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Une menace pèse ....
Une menace pèse sur les buralistes
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« On veut la mort du petit commerce. Rien de moins. » Evelyne Thireau, exploitant un bar-tabac à Pré-en-Pail (Mayenne), ne décolère pas contre la décision de la Française des Jeux (FDJ) d’accorder à certains grands groupes de distribution la vente de ses jeux. La Française des Jeux reconnaît expérimenter depuis le début de l’année 2008 la vente de tickets de grattage ou de tirage à l’entrée d’une soixantaine de grandes ou moyennes surfaces. Il s’agissait alors de « points de vente de complément », quand il n’y a pas de bar ou de marchand de tabac à proximité. Désormais, avec Chez Jean, enseigne de proximité issue d’une alliance entre Casino et Relay, la concurrence se déplace dans les centres-villes, au plus près des bars-tabacs.
A proximité de la place de la République à Paris, le premier magasin-test a ouvert ses portes le 14 janvier dernier. Ce « cafetier et épicier » de 380 m2 propose café, pain frais, petite restauration, presse, fleurs et tickets de Loto. Une véritable menace pour les buralistes, pour qui la vente des produits de la FDJ représente une part importante de leurs revenus. Présent lors du congrès de la Confédération des débitants de tabac en octobre 2008, le ministre du Budget, Eric Woerth, s’était voulu rassurant en déclarant que cette diversification vers la grande distribution serait marginale. Une idée que balaye Gérard Bohélay, président de la Fédération des buralistes d’Ile-de-France : « On nous parle de diversification marginale et de magasins-test. Mais quand Chez Jean a l’intention d’ouvrir 100 enseignes à Paris et 1.000 dans toute la France, je ne vois pas où est le test. » L’objectif est clair pour ce syndicaliste. Si l’Etat veut ouvrir le capital de la FDJ (qu’il détient à 72 %) dans la perspective de l’ouverture du marché des jeux d’argent à la concurrence, il voudra céder ses parts au prix fort. Et en multipliant les points de vente, l’Etat peut espérer augmenter la valeur de son entreprise. « Quant à nous (NDLR : les buralistes), on nous laisse comme une vieille chaussette », déplore Gérard Bohélay, alors que les buralistes représentent 71 % du chiffre d’affaires de la FDJ en 2007.